La première abbaye de Boulbonne fut fondée à Mazéres en 1129
par des moines Blancs puis rattachée à Citeaux en 1150.
Dès le 12éme siècle, elle devient une des abbayes les plus riches
du Midi Occitan. elle prit rapidement une grande extension et
annexa le prieuré bénédictin de Tramessaygues et d'importants
domaines entre l'Hers et L'Ariège. Elle conserve les dépouilles
mortelles de nombreux comtes, dont le père de Gaston Phoebus.
Un des grand personnages de l'abbaye : Jacques Fournier né à Cante
(Ariège). Après avoir été moine à Boulbonne, il succède à son
oncle sur le siège abbatial de Fontfroide en 1311. Nommé évêque
de Pamiers en 1317, il dirige lui-même le tribunal d'inquisition
contre les derniers cathares. Les registres de l'inquisition menée
par Jacques Fournier sont arrivés jusqu'à nos jours et consultable
dans toute bonne bibliothèque. Transféré en 1326 à l'évêché de
Mirepoix, il est promu cardinal en 1327. Il est élu pape en décembre
1334, succédant à Jean XXII sous le nom de Benoît XII. A peine
élu, il révoque toute les commendes et entreprend la réforme des
ordres monastiques, à commencer, dès 1335, par sa propre famille
cistercienne par la bulle " Sicut fulgens ". Il fait construire
le Palais des Papes à Avignon où il meurt le 25 avril 1342 et
est enterré dans la cathédrale d'Avignon.
Au XVI éme siècle, l'abbaye est attaquée par les casaques noires
protestantes. Un demi siècle après, les moines décident de reconstruire
l'abbaye au site " Tramessaygues". En 1790 elle sera de nouveau
détruite par le feu les abbés refusant d'accepter l'assujettissement
de la taille. La plupart des meubles et autres biens seront dispersés
dans les églises avoisinantes. La rue Boulbonne de Toulouse doit
son nom au fait que l'abbaye cistercienne avait établi là, en
1204 à l'emplacement du n°21, un collège pour ses novices.
A lire : Roger Armengaud, Boulbonne : le Saint-Denis des comtes
de Foix.